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Le vocabulaire du conseil que vous devriez connaĂźtre

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Date de publication :
août 23, 2021
Temps de lecture :
2 minutes
consultport-author
Lynn
Lynn tire ses opinions et ses connaissances du monde des affaires de sa longue expérience de consultante en management ainsi que des ses rÎles d'épouse, de mÚre et de grand-mÚre.

De nombreux articles abordent avec humour le vocabulaire du conseil, en donnant des conseils sur la maniĂšre d’apprendre le « langage du consultant » et de s’intĂ©grer dans un cabinet.

Cet article jette un regard plus sérieux sur deux termes qui représentent le gagne-pain, pour ainsi dire, des cabinets de conseil : la stratégie et le changement. Il décortique également certains des termes utilisés pour décrire les techniques qui les entourent.

Pour commencer, nous examinerons les distinctions entre « stratĂ©gie » et « examen de stratĂ©gie ». Ensuite, nous dĂ©finirons les diffĂ©rences entre « changement », « conduite du changement » et « modĂšles de changement » et rĂ©flĂ©chirons Ă  leur impact sur le conseil en management.

Qu’est-ce que le conseil en stratĂ©gie ?

J’ai deux citations prĂ©fĂ©rĂ©es en rapport avec la stratĂ©gie.

« L’essence de la stratĂ©gie consiste Ă  choisir ce qu’il ne faut pas faire » - Michael Porter

L’un des dĂ©fis du conseil en stratĂ©gie est de rappeler aux clients que la stratĂ©gie concerne l’allocation des ressources : une organisation doit Ă©tablir des prioritĂ©s et faire des choix clairs sur la maniĂšre d’ĂȘtre compĂ©titive. Bien que nous puissions inciter nos clients Ă  se fixer des « objectifs audacieux et ambitieux », il n’en reste pas moins qu’ils ne peuvent pas ĂȘtre le centre d’intĂ©rĂȘt de tout le monde. Être stratĂ©gique signifie se concentrer sur ce qui est important pour eux, pas pour les autres, et dĂ©finir les objectifs qui leur donneront un avantage concurrentiel. Il s’agit ensuite d’élaborer un plan qui reflĂšte ces objectifs et de l’exĂ©cuter avec dĂ©termination et constance.

« Aussi belle que soit la stratĂ©gie, il faut de temps en temps regarder les rĂ©sultats » - Winston Churchill

Une remarque vraiment profonde. L’exĂ©cution de la stratĂ©gie peut flancher sur de nombreux fronts. Certaines recherches ont montrĂ© qu’au moins une stratĂ©gie sur deux n’est pas exĂ©cutĂ©e correctement. Voici quelques-unes des raisons courantes :

  • Une communication peu claire, insuffisante ou carrĂ©ment absente ; manque d’informations sur les performances
  • Des objectifs peu clairs, contradictoires ou trop ambitieux ; un manque de priorité ; une trop grande complexitĂ©
  • Un manque de ressources
  • La culture organisationnelle, notamment les mentalitĂ©s de groupes et la rĂ©sistance au changement
  • Une stratĂ©gie qui n’est pas adaptĂ©e aux changements qui surviennent

La derniĂšre raison : une stratĂ©gie qui ne s’adapte pas aux changements. Ce qui nous amĂšne au prochain terme de conseil Ă  comprendre : « examen de stratĂ©gie » (et l’autre, « rĂ©sistance au changement », nous conduira Ă  la section suivante sur la gestion du changement.)

« Aussi belle que soit la stratĂ©gie, il faut de temps en temps regarder les rĂ©sultats. » Winston Churchill

Qu’est-ce que l’examen stratĂ©gique ?

L’une des tĂąches les plus difficiles d’un consultant en management est de faciliter le roulement de la stratĂ©gie d’une annĂ©e Ă  l’autre. Par exemple, de l’annĂ©e deux Ă  l’annĂ©e trois d’une stratĂ©gie quinquennale. Il est parfois plus simple de dĂ©velopper une nouvelle stratĂ©gie pour un nouveau cycle.

L'examen stratégique en 4 défis

La gestion d’un examen stratĂ©gique comporte plusieurs dĂ©fis. Le premier est d’identifier ce qui a ou n’a pas fonctionnĂ© au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e. Ensuite, il s’agit d’identifier les changements environnementaux qui peuvent exiger des approches complĂštement nouvelles. Le troisiĂšme dĂ©fi est de dĂ©finir les changements nĂ©cessaires : les objectifs qui doivent ĂȘtre laissĂ©s tels quels, ceux qui doivent ĂȘtre modifiĂ©s et ceux qui nĂ©cessitent un changement massif ou qui doivent ĂȘtre supprimĂ©s de la stratĂ©gie. Peut-ĂȘtre les objectifs doivent-ils ĂȘtre conservĂ©s, mais les cibles ou les mesures doivent-elles changer ? Ou peut-ĂȘtre que l’initiative utilisĂ©e pour atteindre l’objectif devrait ĂȘtre adaptĂ©e ou remplacĂ©e ?

Le quatriĂšme dĂ©fi peut s’avĂ©rer assez dĂ©licat : dĂ©finir, communiquer et prĂ©parer les changements, tout en continuant Ă  gĂ©rer et Ă  mesurer les objectifs initiaux jusqu’à la fin de la pĂ©riode prĂ©vue.

Autres termes de vocabulaire du consultant

Ceux qui ont de l’expĂ©rience dans le conseil en management ont leurs modĂšles ou processus prĂ©fĂ©rĂ©s pour les examens. Les consultants moins expĂ©rimentĂ©s peuvent vouloir chercher des modĂšles et des directives en ligne. Il est essentiel de disposer d’un modĂšle et d’un processus, sans quoi les examens peuvent devenir trĂšs dĂ©sordonnĂ©es et improductifs.

Voici d’autres termes de consultants Ă  connaĂźtre. Ils dĂ©crivent des modĂšles que vous pouvez utiliser pour identifier des facteurs extĂ©rieurs Ă  l’organisation et pour remettre en question les hypothĂšses que l’organisation avait au moment oĂč elle a Ă©tabli la stratĂ©gie :

  • Analyse SWOT : strengths (forces), weaknesses (faiblesses), opportunities (opportunitĂ©s), threats (menaces).
  • Analyse PESTEL  – facteurs politiques, Ă©conomiques, sociaux, technologiques, environnementaux et juridiques. Certaines personnes ont ajoutĂ© l’éthique comme nouveau facteur.
  • ModĂšle de Porter : concurrence, nouveaux entrants, fournisseurs, clients, substitutions

Pour les facteurs internes, considĂ©rez les changements de structure, en particulier au niveau de la direction, les fusions et acquisitions, le succĂšs ou l’échec inattendu d’un produit ou d’un processus, ou de nouvelles contraintes budgĂ©taires. Examinez Ă©galement les structures de rapport de l’organisation : la frĂ©quence des rĂ©unions, ce qui est rapportĂ©, les sections des rapports qui sont examinĂ©es en dĂ©tail, les questions qui se posent aprĂšs le rapport, etc.

Une fois que vous avez fait le tour de l’examen et que vous avez identifiĂ© les changements Ă  apporter, vous risquez de retrouver le mĂȘme problĂšme qu’au dĂ©part : la rĂ©sistance au changement.

Considérons donc le changement comme un terme de conseil, puis comme une réalité à gérer.

Changement vs conduite du changement

Le changement dĂ©signe tout mouvement sortant d’un Ă©tat actuel via un Ă©tat de transition et vers un Ă©tat futur. Le rĂŽle du conseil en management est d’analyser et d’identifier les dĂ©ficiences de l’état actuel, de fournir un soutien technique pour concevoir l’état futur et de dĂ©velopper une solution pour l’état de transition.

Il peut ĂȘtre relativement facile de changer des produits ou des processus. Cependant, le changement a un impact sur la façon dont les gens font leur travail, et, la plupart du temps, les gens n’aiment pas cela. Par consĂ©quent, la conduite du changement comporte deux volets. Le premier consiste Ă  entreprendre les changements opĂ©rationnels nĂ©cessaires : conception, dĂ©veloppement et mise en Ɠuvre. Le second consiste Ă  aider les personnes concernĂ©es par le changement Ă  passer de leur Ă©tat actuel Ă  leur Ă©tat futur. Vous retrouverez ici trois Ă©tapes : accepter, adopter et utiliser.

Si les employĂ©s ne passent pas par ces trois Ă©tapes, les changements opĂ©rationnels sont vouĂ©s Ă  l’échec.

ModĂšle de changement

Un modĂšle de changement est un cadre permettant de guider le processus de gestion du changement.

Nous avons donc trois termes de conseil à considérer ici :

  • Le changement est le passage de l’état actuel Ă  un Ă©tat futur via une phase de transition
  • La conduite du changement est le soutien apportĂ© pour concevoir l’état futur et prendre les mesures nĂ©cessaires Ă  la transition
  • Le modĂšle de changement est le cadre utilisĂ© par les consultants en management pour guider le processus de gestion du changement

Le modĂšle de Beer

Les cabinets de conseil auront gĂ©nĂ©ralement un rĂ©fĂ©rentiel prĂ©fĂ©rĂ©. Mon prĂ©fĂ©rĂ© est le ModĂšle de Beer, proposĂ© par le professeur Michael Beer de l’universitĂ© de Harvard. Il a la formule suivante : C = D x M x P > CoĂ»t.

Ce modĂšle propose que :

  • Le degrĂ© de changement (C) que vous ĂȘtes susceptible d’atteindre dĂ©pend de
  • La quantitĂ© de dissonance (D) qu’il y a dans l’organisation (la quantitĂ© d’insatisfaction par rapport Ă  l’état actuel et la comprĂ©hension du besoin de changement), multipliĂ©e par
  • La clartĂ© du modĂšle proposĂ© (M) de l’état futur, multipliĂ©e par
  • La rigueur du processus (P) ou des Ă©tapes Ă  entreprendre.
  • Tout cela doit ĂȘtre supĂ©rieur au coĂ»t, ou au coĂ»t perçu, du changement. Le coĂ»t comprend les prĂ©occupations des gens concernant la perte de statut, la perte de revenus, la perte de relations, etc. qui pourraient survenir en raison du changement.

Le consultant doit ĂȘtre conscient de tous ces Ă©lĂ©ments et comprendre comment avoir un impact et un Ă©quilibre sur chacun d’entre eux.

D’autres termes de conseil dĂ©crivent des modĂšles alternatifs :

  • ModĂšle de Kotter : Ce modĂšle se concentre sur la prĂ©paration des employĂ©s au changement plutĂŽt que sur la mise en Ɠuvre du changement lui-mĂȘme. Une communication adĂ©quate sur le lieu de travail est l’objectif principal.
  • ModĂšle des 7 S de McKinsey : On nous rappelle que tous les aspects de l’entreprise sont impactĂ©s par le changement, et doivent donc ĂȘtre abordĂ©s : stratĂ©gie, structure, systĂšmes, styles, staff, compĂ©tences (skills), et valeurs partagĂ©es (shared values).
  • ModĂšle ADKAR : Ce modĂšle couvre la sensibilisation, le dĂ©sir, la connaissance, la capacitĂ© et le renforcement. Il aborde Ă  la fois l’aspect commercial et l’aspect humain du changement.
  • ModĂšle en 5 Ă©tapes de KĂŒbler-Ross : Conçu Ă  l’origine pour faire face Ă  la perte et au deuil, il a Ă©tĂ© adaptĂ© pour comprendre la douleur subie par ceux qui font face au changement et les phases qu’ils doivent traverser pour atteindre l’équilibre : dĂ©ni, colĂšre, marchandage, dĂ©pression, acceptation.
  • ModĂšle de Lewin : La premiĂšre phase de ce modĂšle consiste Ă  « dĂ©geler », en prĂ©parant les employĂ©s au changement, puis Ă  « changer », lorsque les changements sont mis en Ɠuvre, et enfin Ă  « geler », lorsque les employĂ©s acceptent les changements et s’installent de nouveau dans une routine.
  • Le modĂšle que vous choisissez n’a pas d’importance, tant que vous vous sentez Ă  l’aise avec et que vous faites preuve de discipline dans le traitement de chacun des facteurs qui le sous-tendent.

    Des termes du consultant aux actions du consultant

    La stratĂ©gie et le changement ne sont pas simplement des termes. Ils font partie de la trame de toute intervention que vous entreprenez chez n’importe quel client. Que vous fassiez partie d’un cabinet de conseil ou que vous soyez un consultant en management freelance, vous devrez les intĂ©grer dans votre rĂ©flexion et votre planification. Il peut ĂȘtre utile de choisir et de maĂźtriser quelques modĂšles et de les partager avec les clients. De cette façon, il n’y a pas de confusion sur les Ă©tapes que vous entreprenez, et vous donnerez aux clients les moyens d’entreprendre d’autres interventions sans vous.